mercredi 26 mars 2008

Combat d' ennemis mous avec jardinier tonique

Réconciliée avec la météo glaciale
grâce à la lecture d'une chronique
tonique
qui assure -je cite-

"neige de mars vaut jus de fumier".

Parfait, finalement.
Juste après ce week-end les flocons-jus de fumier, j'en aurai été encore plus contente.
Ne me suis pas morfondue ces trois jours en appartement, (enfin un peu quand même), le zardin aurait été préférable, j'ai lu.
Tout sur l'OM.
Meuh non.
Mon voisin retraité commente chaque match, aux aurores, avec la voisine de l'immeuble en face de la rue. En robe de chambre, c'est plus chouette. Ses réflexions matinales, assez fortes me permettent de me tenir au courant de tous les scores, sans l'avoir demandé.
Le reste du temps il nettoie sa berline.
Il pourrait pas s'occuper de ses plantes rachitiques sur son balcon?
En mode silence?
On a des ennemis de voisinage, de jardinage.
Je vais m'occuper d'abord des ennemis mous et silencieux.
Les vitupérants, après.
Chaque chose en son temps.

Comment combattre les ennemis des petites plantules, des semis délicats,
des pousses tendres??
Des mous, bouh, (on ne se méfie jamais assez de ce genre), y en a des noirs, gris, orangés jusqu'à léopard. Trop fou.
Les cagoles, ça existe partout.
Pour tenter d'y échapper.
On peut lire :

ou rassembler ses forces et cliquer sur la chronique ici .

Si jamais il est trop tard pour sauver ma rhubarbe qui avait repointé son p'tit museau dès février-dangereusement tendre, une proie facile au ras de terre pour cagoles meurtrières- je vais pleurer toutes les larmes de mon corps.
J'avais oublié les ennemis visqueux.
Les pires.
Comme le consensus mou.





dimanche 23 mars 2008

Pâques aux tisons, gros bourdon



Certains ne se sont pas remis de mai 68, veulent "tourner la page".
Ah?
Personnellement je trouve que ça a décoincé pas mal de choses.
Je pense entre autres choses à la sexualité, à ma grand-mère qui a eu sept enfants, comparée à d'autres femmes, une broutille pour cette génération.
J'ai un peu des doutes sur son enthousiasme à procréer.
Pourtant, ne me sens pas spécialement féministe, ni révolutionnaire.
Je n'aurais pas aimé vivre en communauté.

Mais j'ai une grande tendresse pour le sérieux (comment les gens s'exprimaient) et à la fois la fantaisie qui régnaient ce printemps là.

Ouais 2008, c'est nettement moins excitant.
J'adore revoir des archives de cette époque.
Moi, j'aimerais simplement que la nôtre promettent des jours à venir meilleurs.
On va me crier dessus, me traiter d'utopiste.
Raaa, les caisses sont vides on vous a dit, et pi, la mondialisation, vous savez?? Pi la chute du dollar, pi la hausse du baril, pi tous ces nombreux pays émergents, eh, oh, vous avez la tête dans les nuages, vous. Attention: on a des caméras de surveillance, on va vous le recréer le lien social. Et ceux qui lèvent le nez en l'air, on saura qui c'est;on va vous offrir plus de sécurité, c'est ça que vous voulez non???
(Je ne pense pas que le fait de réintroduire les mots "récitation", "rédaction", "morale" dans les textes des programmes de l'école suffise. Certes ça rassurera quelques nostalgiques. Mais ça ne changera rien à la "fracture" sociale qui se transforme vitesse grand V en ravin.)
Pfff, c'est mal barré.
Dire à quel point cette époque et son manque d'utopie me filent la nausée, ça sert à rien.
Je le dis quand même.
Je ne suis pas la seule.
Je ne me résouds pas à éteindre définitivement la radio, les infos m'intéressent, et après paf, ça me ratatine le coeur.
Et me révolte.
Ouais, mai 2008, ça se pourrait?

Reste le zardin -pas de grands discours , pas de réforme à accélérer- juste prendre le temps de regarder et de respirer.

Bon, ce week-end vraiment trop glacial pour zardiner (des flocons sont prévus), cela me laisse le temps de bourdonner en paix.
Hop, un sourire en pensant à "Milou en mai", j'adore ce film.
J'aimerais être en mai, sous un cerisier, à pique-niquer en bonne compagnie.


Et refaire le monde.
Et s'assoupir pour une sieste non chronométrée.

Bref, aujourd'hui, c'est le vrai bourdon.
Pasque j'aurais dû être au zardin à oublier tout ça.

samedi 15 mars 2008

Monochrome blanc sans symphorine

Gloups!
En recherchant plus d'informations sur la mystérieuse Symphorine, celle qui se pare de véritables bijoux blancs en automne qui me paraissait si intéressante pour ce petit côté place Vendôme, tout à fait futile en mon zardin sauvageon, je viens de comprendre qu'elle ne fleurira pas en white, mais plutôt rosé.
Je viens de réaliser aussi que mon spécimen dénommé "symphoricarpos albus", c'est la même.
(Je dois être en surcharge cognitive, mon cerveau s'embrouille avec toutes ces découvertes végétales, je n'avais pas connecté...)
Ses feuilles peuvent prendre de "belles couleurs", ça veut dire quoi???
Qu'à cela ne tienne, une place lui sera donc trouvée hors du carré monochrome blanc...

On déménage avant même l'atterrissage.


Semaine faste

Deutzia gracilis

Action, la contemplation, ça suffit.
Mercredi:
Vvvroum, vrroum, direction une jardinerie avec des idées bien arrêtées:
Trouver des spécimens pour mon carré frais.
Rencontre une demoiselle lupin. Je jubile.
Et un gentilhomme (pas blanc, lui, mais destiné à tenir compagnie à quelques framboisiers inhibés).

Lupin gentilhomme

Un gypsophile paniculata, ça c'était pas prévu, je n'y avais pas pensé, mais hop, adopté.
(Dans les bouquets de fleuristes il m'énerve car ça fait remplissage, en plus il est associé souvent à deux ou trois feuilles de fougères qui dénaturent totalement les fleurs choisies au départ, mais là, bon, va comprendre, il me plaît.)


Samedi:
Une demie-heure d'attente à la poste pour ramener un précieux colis.
Un jardinier se doit d'être patient, arrgh, la jardinière apprentie que je suis, essaie.
Dans l'appartement, critch, d'un coup de cutter, délivre uns à uns mes prisonniers serrés dans cet étroit carton depuis... beaucoup, enfin longtemps, bien plus qu'un délai de Colissimo.
Vite de l'eau, de l'air.
Les voilà, ouf, pas si mal en point.


Les deux rosiers de Banks:
Un blanc qui fleurit en pompons au printemps, nommé "Albo plena" ou "Alba plena" c'est selon les étiquettes. C'est un peu un pari, car il pousse à merveille dans le sud, mais craint les gelées, et au zardin, c'est quand même frais en hiver, voir plus. J'ai craqué pour son côté liane,(il peut escalader jusqu'à 6 ou 10 mètres dans un arbre, ses fleurs doubles, ses feuilles allongées et vertes au coeur des hivers doux et enfin son côté "inerme", un mot qui veut dire sans épine, je viens de l'apprendre.)
Rosier de Banks , version blanche

Et l'autre , jaune beurre, "Lutea", une future splendeur, j'en suis certaine. Seulement voilà: je suis incapable de garder un cap monochrome. Jaune: on s'éloigne de l'objectif blanc, pourquoi je n'ai pas continué ma trajectoire?
(J'étais bien décidée à tout mettre en oeuvre pour réaliser le carré blanc. Au moins me concentrer juste une semaine aux achats nécessaires à ce mini plan. J'avais plein de noms de plantes idéales pour ça à chercher. Et ben, zip, ça dévie, en deux deux.)
Aaah, j'imagine très facilement les choses, ça me perdra.

Ci-dessus Le Lutea beurre frais mais pas pour le carré frais
(photo vue sur internet, pas de mon zardin)

La photo vient du jardin de Nigelle bleue , une jardinière qui intervient sur un forum dénommé "jardiweb", et c'est drôlement bien pour les fondus de zardin qui échangent et en apprennent plein à une néophyte comme moi!
Pour ceux qui ont l'âme à papoter ou qui cherchent une réponse à des questions existentielles:

Donc j'achève fébrilement mes découvertes postales:
Trois arbustes destinés, eux, oui, oui, au white little garden.
Un oranger du Mexique,
aux feuilles persistantes, à floraison blanche et parfumée,(ça c'est du basique, un peu lourd, faut voir...J'ai pensé à l'hiver, quand toutes les vivaces seront sous terre, il faudra bien quelqu'un pour rappeler l'existence du carré frais, non? Il aura ses grosses feuilles bien vertes non stop -rassurant si l'hiver s'éternise- et me fera me souvenir des autres autour).
Le choisya ternata

un Deutzia "gracilis", (Il a déjà des toutes petites fleurs déployées, oooh, -même pas traumatisé par son séjour à la poste- le gâtisme me guette, hum, hum!)

et un arbre aux perles.
Ce dernier sera mis en observation pour guetter son feuillage d'automne. S'il a la fantaisie de flamboyer, malgré ses jolies perles blanches, je l'exilerai vers un autre coin du zardin où il pourra changer de couleur au gré des saisons comme il l'entendra.
Cet arbre aux perles n'est pas vraiment comme la Symphorine blanche évoquée dans le billet précédent.
Son nom latin à lui, c'est "Symphoricarpos albus".
Pour le moment, il ne laisse pas deviner grand chose: quelques 25cms de branches frêles, de couleur brune, de microscopiques soupçons de bourgeons, pas vraiment de quoi tomber en pâââmoison. Peut-être un lent.
J'en reparlerai un autre jour.

Pour revenir aux rosiers de Banks, un autre blog montre quelques photos à tomber par terre:
ici .
Pour le basique Oranger du Mexique, ne pas espérer faire de la marmelade, mais humer ses fleurs, ça ne sera déjà pas si mal. Des précisions sur le mode de culture de ce latino- Choisya ternata"? Un sans-souci.
Aussi réconfortant qu'un bon plat de coquillettes avec gruyère râpé.
A l'achat, moins cher qu'un bout de 300g de comté dans mon supermarché.
Tout pour plaire à une jardinière fauchée et du coup à tendance radine.
Mais ça n'a rien à voir avec un carré frais...


samedi 8 mars 2008

Carré blanc sur fond vert, gris, caillou, chou, genou, trou.

En novembre 2006, un certain passage entre deux niveaux était épineux.
Sécateur, binette, rateau, allumettes.Plusieurs heures jusqu'à la tombée de la nuit, j'ai arraché, pioché, déraciné des mètres de ronces et de redoutables épines noires.
Gnark. Aïe, les genoux, les coudes.
Mais je garde un très bon souvenir de ce débroussaillage intensif,
-comme si j'avais aidé à déblayer devant le château de la belle au bois dormant-.
En fait: deux carrés de 2 mètres par 2.
Un rappel moins agréable, deux ans après, perdure néanmoins: une tendinite qui se réveille parfois. Donc maintenant j'y vais beaucoup plus doucement, je m'abstiens de tout travail forcené. C'est pas bon pour la santé.

Du coup, je me vois dans l'obligation d'occuper cette petite surface sous peine de voir revenir des petits chênes, des ronces et autres indésirables en ce passage;
et de refaire des trous de forcenée, ah, no, merci.
J'ai opté pour un coin blanc, en commençant par un seringat "White Rock".
Il se porte bien.
Et j'ai envie de partager cette surface en diverses floraisons blanches qui seraient constituées de vivaces et d' arbustes judicieusement choisis, ça c'est le plus difficile..., pour donner tout au long de l'année des petites tâches blanches.Un carré blanc sur fond vert.
Plein de verts possible.
Plein de formes de fleurs et de feuilles.
Comme je suis une tortue indécise, je dois passer à l'action ce printemps.
J'ai déjà un rosier blanc offert par une amie.
Des fleurs d'un blanc pur, ça repose du pourpre.
Enfin juste dans ce passage, le reste du zardin, je ne vais pas m'embêter avec du monochrome.
Sur des petits carnets, ou des feuilles volantes, je note mes préférées:
ancolie "green apple", pivoine, lupin "la Demoiselle"
achilée ptarmica "the Pearl", gaura, perce-neige, anémone du Japon, clématite alba et chou maritime.
Plus d'autres ultra rustiques, -ça reste un de mes critères- repérées sur le site de Monsieur Fillippi, spécialiste des jardins secs et du gris.
J'aime bien les cistes aux pétales blancs (il y en des roses aussi) -sortis et portés direct de la machine sans repassage-.

Et les rosiers alors là, il faudrait dix billets pour en parler! (Rien que des blancs)
Deux sans maladies et fleurissant looontemps:
"Félicitée et perpétue" et "Fée des neiges", (nommé aussi, je crois, Iceberg).
Pas d'image de ces merveilles, ça viendra.

Mais quand même, une:
La symphorine blanche car je suis intriguée par ces petites baies , mais je me demande si l'arbuste portant ces drôles de "fruits" n'a pas un feuillage qui vire au rouge en automne ou au printemps, auquel cas, ça casserait tout mon futur carré blanc.(C'est pas que je n'aime pas le rouge, bien au contraire, mais le rouge ça risque d'effacer les autres floraisons, enfin, je vois ça comme ça pour ce projet de petit carré frais.)

Avec ce genre de questions, pas étonnant que ça n'avance pas vite tout ça.
Plus mon rube qui me fait me moucher toutes les 30 secondes, ça fleurit à grande vitesse au pied du bureau.
(Bon je ramasse après. Relâche pour le médage le temps de finir ce billet)





Ce soir mon cerveau cogne comme un gros caillou.
Pas de nouvelle de ma voyageuse aux pays des bouleaux argentés.
Et imaginer un autre périple d'un autre voyageur sous la neige, mais sans essuie-glace, ça ne décongestionne pas vraiment.
Illustration extraite de "La cuisine russe",
de Michel Parfenov, Actes Sud.

dimanche 2 mars 2008

The Purple Rose of Cairo



A force de regarder certaines images sur la toile
celles-ci pourraient-elles jaillir de mon écran jusqu'au zardin tel l'acteur faisant irruption dans la vie de Mia Farrow, dans la Rose pourpre du Caire?


Et si le pourpre
Cardinal de Richelieu s'incarnait de façon malencontreuse et surgissait en soutane à la place des pétales veloutés tant contemplés...?
Du pourpre j'en ai bien qui s'est installé dans mon frigo, derrière un pot de moutarde.
Direct de la toile, jump.
Alors faut savoir ce que l'on regarde sur l'écran.
Angelino's seeds:
diretto in frigo.
Ben oui, m'a indiqué Angelino: "à conserver au froid".
Mais faut bien les ressortir un jour.
Ce billet sur le pourpre m'y fait penser.
Sortir en mars et croiser les doigts pour que ces graines dodues aussi brillantes qu'elles sont noires ébène se décident à pousser.


Dans ces petits sachets, -6 essais possible pour chaque sorte-, se trouvent des hémérocalles.
Des sauvageonnes améliorées.
Au lieu d'avoir un colori orange ou jaune, ces beautés d'un jour devraient éclore dans les gammes allant du violet au presque noir.

Pour moi le pourpre c'est du bleu avec une pointe de rose, ou du rose avec une pointe de bleu, mais ça peut varier selon le dosage du rose, rouge, du bleu jusqu' à friser le lie-de-vin.
Écarlate, cramoisi, rubis, carmin, grenat, incarnat ça voisine avec.

D'autres espèces, ainsi teintées, pourraient bien rejoindre ces rustiques dans une bande ou un pt'it carré, je n'ai pas encore choisi leur lieu d'atterrissage:
La rose trémière rouge noire, l'origan "Bristoll Cross" -dont la description lue sur un site me l'a immédiatement rendu digne de sauter à travers mon écran:
"Sa culture est facile : du soleil, une terre ordinaire souple et perméable. Excellente rusticité. En pot, nous l'associerons avec Agropyron magellanicum, Festuca glauca 'Harz', Heuchera 'Silver Scroll', Sedum Purple Emperor, Sedum x Matrona, Stipa tenuifolia, Euphorbia myrsinite...
(Je la mettrai avec qui je veux, si vous permettez.)
Toutes ses qualités lui ont valu d'être retenu par la Société Royale d'Horticulture qui lui a décerné un Award of Garden Merit.
( L'équivalent de ce qu'a reçu Marion Cotillard, mais pour les plantes.)"

"Issu du croisement O. laevigatum x O. roduntifolium, 'Bristol Cross' nous offre une formidable floraison en mai juin et une belle remontée à la fin de l'été.
Ses inflorescences,
souples, sont constituées d'un empilement de bractées pourpre intense et habillent avec grâce et légèreté une bordure ensoleillée, une rocaille ou une coupe Chambord.(Pas de ça au zardin)
Son feuillage,
persistant en hiver est d'un joli gris vert (Rooh....)


et ça me plaît encore plus, tellement que je reviens plusieurs fois sur ce qui suit:
Sa culture est facile : du soleil, une terre ordinaire souple et perméable. Excellente rusticité. Donc si l'origan pourpre surgissait tel que ça peut arriver chez Woody Allen, je ne serai pas étonnée.
L'adjectif latin purpurea revient curieusement comme un leitmotiv. Il a sonné délicieusement quand j'ai choisi la digitale, ben ...purpurea.
Mais tout n'est pas délice rose rose, ces charmantes sauvages peuvent avoir des tendances criminelles, exploitées dans d'autres temps par des intrigants aux noirs desseins:

"Au XVII siècle, C. La Voisin et la marquise de Brinvilliers furent toutes deux emprisonnées et exécutées, pour s'être servie entre autre de la digitale pourpre de façon un peu trop imaginative : vêtements venimeux, bague de la mort, chandelle toxique..."(J'aime bien le "un peu trop imaginative")

Mon empoisonneuse est installée au pied d'un escalier en compagnie d'Annabelle (un hortensia qui devrait normalement parader en dentelles blanches, un peu timide jusqu'à présent, hum, je le comprends.)

Annabelle a un petit paillis, mais ne semble pas s'épanouir véritablement. La digitale je vous assure que oui.